lundi 2 mars 2020



J’ai habité toutes les planètes : dans aucune la vie n’est drôle.

samedi 30 décembre 2017

                      Fuge, Tace, Quiesce

jeudi 5 mars 2009

v.chalamov


Ce n'est pas la main qui a fait d'un singe un homme ; ce n'est pas un embryon de cerveau et ce n'est pas non plus l'âme : il y a des chiens et des ours qui agissent plus intelligemment et de manière plus morale que l'homme. A une époque, dans des conditions semblables pour tous, l'homme s'est révélé le plus solide, le plus endurant sur le plan physique, de tous les animaux.

Je pense que l'Univers s'écoule dans le vide comme de l'eau entre mes doigts et qu'un jour, peut-être aujourd'hui déjà, peut-être seulement demain, peut-être dans des années-lumière, il y disparaîtra sans retour.

Je veux rêver jusqu'au bout.
Tandis que je respire toujours,
Je suis vivant, pas avec mon pain
Mais au froid, le matin,
Quand d'un coin de ciel glacial
Comme dans une rivière je me rafraîchis

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jeudi 29 janvier 2009

linus. bobin .dupré.dh Laurence.

A tout instant le hasard nous envoie promener,
en profitons-nous ?

Le quiétisme donne d’aussi belles lumières que le jansénisme. C’est une manière pour l’âme de se tenir à distance d’elle-même, indifférente à son salut autant qu’à sa perte, soucieuse uniquement de suivre les mouvements subtils de l’éternel. Le quiétisme est la nonchalance des âmes
Nos infirmités sont la monnaie de nos grâces


je chercherais longtemps encore le secret de conduite qui permet de lier la douceur sans quoi la vie est peu de chose au déchaînement intérieur sans quoi la vie n’est rien.
Un secret ne se révèle pas, il s’acquiert dans la solitude, le dédain de soi et l’amour de la mort. Peu importe que son origine soit définie ou mal définie, puisqu’il n’existe, puisqu’il ne vaut que par le silence où il prend racine, le bonheur perdu auquel il semble faire allusion, et la duplicité qu’il justifie


Les peuples ne sont pas initiés aux cosmogonies, ni ne se voient révéler le chemin vers cet état d'éveil où palpite la conscience aiguisée. Quoi que vous puissiez faire, jamais la masse des hommes n'atteindra cette vibration de la pleine conscience. Il ne leur est pas possible d'aller au-delà d'un soupçon de conscience.en foi de quoi il faut leur donner des symboles, des rituels et des signes qui empliront leur corps de vie jusqu'à la mesure qu'ils peuvent contenir. Plus leur serait fatal. C'est la raison pour laquelle il convient de les tenir à l'écart du vrai savoir, de crainte que, connaissant les formules sans avoir jamais traversé les expériences qui y correspondent, ils deviennent insolents et impies, croyant avoir atteint le grand tout quand ils ne maîtrisent en réalité qu'un verbiage creux. La connaissance ésotérique sera toujours ésotérique, car la connaissance est une expérience, non une formule. Par ailleurs, il est stupide de galvauder les formules. Même un petit savoir est chose dangereuse. Aucune époque ne l'a mieux montré que la nôtre. Le verbiage est, en définitive, ce qu'il y a de plus désastreux

Et c'est une expérience toujours ratée. Des musées, encore des musées, toujours des musées, des leçons de choses bricolées n'importe comment en vue d'illustrer les théories insanes des archéologues, tentatives insensées de coordonner et ajuster en un ordre intangible cela qui échappe à tout agencement définitif et se refuse à toute coordination !



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vendredi 16 janvier 2009

dissident

Passé un certain âge, il semble impossible d’éprouver encore la durée – celle dans laquelle s’inscrivaient par exemple les vacances de l’enfance –, le temps perd sa densité, c’est un temps toujours court-circuité où nous ne nous sentons pas vivre – le début et la fin sont les deux pointes du même éclair. Passé un certain âge, nous ne faisons plus que l’expérience de la mort.
e. chevillard


Au fil des heures, des jours, des semaines, des saisons, tu te déprends de tout, tu te détaches de tout. Tu découvres, avec presque, parfois, une sorte d'ivresse, que tu es libre, que rien ne te pèse, ne te plaît ni ne te déplaît. Tu trouves, dans cette vie sans usure et sans autre frémissement que ces instants suspendus que te procurent les cartes ou certains bruits, certains spectacles que tu te donnes, un bonheur presque parfait, fascinant, parfois gonflé d'émotions nouvelles. Tu connais un repos total, tu es, à chaque instant, épargné, protégé. Tu vis dans une bienheureuse parenthèse, dans un vide plein de promesses et dont tu n'attends rien. Tu es invisible, limpide, transparent. Tu n'existes plus : suite des heures, suite des jours, le passage des saisons, l'écoulement du temps, tu survis, sans gaieté et sans tristesse, sans avenir et sans passé, comme ça, simplement, évidemment, comme une goutte d'eau qui perle au robinet d'un poste d'eau sur un palier, comme six chaussettes trempées dans une bassine de matière plastique rose, comme une mouche ou comme une huître, comme une vache, comme un escargot, comme un enfant.
G.Perec


 Le fond de ma pensée est que dans ce monde en chute toute joie éclate dans l'ordre naturel et toute douleur dans l'ordre divin
 Et le reste est épouvantable. La sottise infinie de tout le monde à peu près sans exceptions; l’absence, qui ne s’était jamais vue, de toute supériorité; l’avilissement inouï de la grande France d’autrefois implorant aujourd’hui le secours des peuples étonnés de ne plus trembler devant elle; et la surnaturelle infamie des usuriers du carnage, multitude innombrable de profiteurs grands et petits, administrateurs superbes ou mercantis du plus bas étage, qui se soûlent du sang des immolés et s’engraissent du désespoir des orphelins. Il faut être arrivé, après tant de générations, sur ce seuil de l’Apocalypse et être ainsi devenu spectateur d’une abomination universelle que ne connurent pas les siècles les plus noirs pour sentir l’impossibilité absolue de toute espérance humaine


Dans les ténèbres . Léon Bloy







Cette île de bruits et de gesticulations que font les hommes sur la nature impassible et lente, jusqu'à qu'elle se resserve et les dévore dans le plus grand calme.